Pétronille, Amélie Nothomb

De l’art de bien choisir avec qui boire le champagne.

23ème roman pour Amélie Nothomb. 23 fois que je tourne les pages, fébrile, pour découvrir les nouvelles obsessions, les aventures et turpitudes d’Amélie Nothomb. Pétronille, c’est celle qui a hérité cette fois du prénom hors norme. Une marque de fabrique pour l’auteure, qui place ses personnages dans une réalité fantasmée. Pétronille est libre, libertaire, un peu farouche et a la réplique facile. Vous allez l’adorer.

Parler des français

Ici, la Belge d’origine qu’est Amélie Nothomb choisit de parler de la France, des français. D’une française. Pétronille. Pétronille est une lectrice dont elle fait la rencontre lors d’une de ses désormais célèbres séances de dédicaces. Elle fit mouche auprès de l’auteure qui remarqua d’abord son physique, androgyne et enfantin. Puis son caractère. Mutin, farouche et libéré. La candidate parfaite pour devenir sa compagne de beuverie.

Parler du champagne

« L’ivresse ne s’improvise pas. Elle relève de l’art, qui exige don et souci. Boire au hasard ne mène nulle part ». Une telle introduction qui a comme un goût de bulles, un pétillement qui annonce l’ivresse de ce livre, celle qui accompagnera Amélie Nothomb au fil des pages. Et de la recherche de ce fameux être qui accompagne le verre de champagne. Vous savez, celui qui remplace le morceau de saucisson pour les uns, la verrine pour d’autres. Car pour Amélie, interdiction formelle de manger en buvant ! Quelle absurdité ! « Rien ne me désole plus que ces gens qui, au moment de gouter un grand vin, exigent de « manger un truc » : c’est une insulte à la nourriture et plus encore à la boisson. « Sinon, je deviens pompette », bredouillent-ils, aggravant leur cas. J’ai envie de leur suggérer d’éviter de regarder de jolies filles : ils risqueraient d’être charmés ».

Imaginez un peu le chemin semé d’embûches sur lequel elle se met en quête de l’être idéal pour l’accompagner dans ses dégustations… Pétronille sera l’élue parfaite. Nullement incommodante après quelques verres, souriante et capable de se lancer dans des discussions animées passionnant l’auteure.

Parler d’elle

 En aimant Pétronille à ce point, Amélie Nothomb dépeint à la fois une fascination, une amitié sincère mais aussi un double de tout ce qu’elle n’est pas. Et parle donc d’elle. J’avoue avoir aimé retrouver ces romans semi-autobiographiques (Amélie Nothomb assure que tout est vrai!) comme Le Sabotage amoureux ou Métaphysique des Tubes que j’avais tant aimés, en grande partie parce qu’elle utilisait la 1ère personne du singulier, ce fameux « Je ». Avec tout l’humour qu’on lui connaît, Amélie Nothomb conte les pérégrinations avec cette nouvelle amie, une sorte de gavroche des temps modernes. Sa relation avec les éditeurs, les libraires. Son voyage à Londres pour une commande de magazine, et faire la rencontre (déplorable et humiliante) avec la papesse de la mode Vivienne Westwood. Pour finir par faire la sortie pôpô du chien adoré…

Un livre encore tout en finesse et en humour de la part d’Amélie Nothomb, un plaidoyer pour la différence, la liberté de penser. Et de boire. Vous reprendrez bien un peu de Nothomb ?

Lecture et critique du dernier livre de Amélie Nothomb, Pétronille, sur le blog culture esperluette. Rentrée littéraire 2014 Lecture et critique du dernier livre de Amélie Nothomb, Pétronille, sur le blog culture esperluette. Rentrée littéraire 2014 Lecture et critique du dernier livre de Amélie Nothomb, Pétronille, sur le blog culture esperluette. Rentrée littéraire 2014

Retrouvez Esperluette sur facebooktwitterinstagram & pinterest ! 

EnregistrerEnregistrer

2 réponses sur “Pétronille, Amélie Nothomb”

  1. Je suis également une fidèle lectrice d’Amélie Nothomb, j’ai lu tous ses romans sauf le précédent et celui-ci. Cet été, j’ai lu Barbe Bleue, que j’ai adoré, où il était aussi question de champagne, comme souvent dans l’œuvre de l’auteure. Je suis ravie qu’elle reprenne le « je » dans Pétronille, ses romans auto-biographiques sont aussi mes préférés. C’est d’ailleurs à Amélie Nothomb que je dois en partie ma fascination pour le Japon…
    Merci Laura pour cette critique de Pétronille qui m’a mis l’eau à la bouche!

    1. Ah merci pour ce commentaire, c’est très gentil ! Moi aussi, Barbe Bleue m’a marquée. L’oeuf et le champagne, c’est un peu les diamants de Nothomb… Si tu as adoré comme moi ses romans en « je », je te conseille de lire quand même « Nostalgie heureuse » (le précédent) qui selon moi, plaît surtout aux afficionados de Nothomb car il fait l’effet de tourner les pages d’un vieil album de famille, en revenant sur ses premiers livres, le Japon, les carpes, l’amoureux Rinri… Bonne lecture !

Répondre à Joce My je ne sais quoi Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *