Serait-ce le frisson d’Halloween, ou plutôt l’excitation d’une nouvelle page à remplir, ce souffle me dresse les poils, me fout la chair de poule. Mes cartons sont posés, certains déballés. Nouveau nid perché, au pied de Montmartre…
Venez j’vais vous aider. On descend. Et Hop c’est parti ! Là on croise la veuve du tambour de la fanfare. Elle porte l’apparence de son mari depuis qu’il est mort. Attention Hop ! Tiens l’enseigne de la boucherie chevaline a perdu une oreille. Ce rire c’est celui du mari de la fleuriste, il a des petites rides de malice au coin des yeux. Oh dans la vitrine de la pâtisserie y’a des sucettes pierrot Gourmand ! Humm vous sentez ce parfum ? C’est Péponne qui fait goûter ses melons aux clients. Ah, chez Marion, ils font de la glace aux calissons. On passe devant la charcuterie : 79 le jambon à l’os, 45 le travers demi sec. On arrive chez le fromager 12,90 les picotouls de l’Ardèche et 23,90 le capitoul du Poitou. Chez le boucher, il y a un bébé qui regarde un chien qui regarde les poulets rôtis. Voilà, maintenant on est devant le petit kiosque à journaux, juste devant l’entrée du métro. Et moi je vous laisse ici. Au revoir. (Le fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Jean Pierre Jeunet)