Les cases de Guy Delisle

Stop !!

Si vous aimez la bande dessinée, vous ne pouvez pas passer à coté de Guy Delisle. Ce bédéiste québécois est l’auteur de nombreux albums dont la suite de carnets de voyage « Shenzen », « Pyongyang », « Chroniques birmanes » & les fameuses « Chroniques de Jérusalem », primées Fauve d’Or, meilleur album au Festival d’Angoulême de 2012. 

Guy Delisle Chroniques de Jérusalem
Chroniques de Jérusalem, Guy Delisle

TRANCHES DE VIE

Delisle, c’est un personnage assez débonnaire, qui regarde avec un brin de naïveté (bienvenue) les lieux qu’il traverse. Qu’il suive sa femme en mission pour Médecins Sans Frontières, ou qu’il parte seul effectuer des stages dans des studios d’animation comme en Corée du Nord pour former les équipes locales, Delisle se sert de toutes ses expériences pour en transcrire un dessin, un sentiment, une interrogation… Les différences de culture, les conflits politiques, les coutumes, Delisle y fait face à chaque fois. Seul au monde et coupé de communication à cause de la barrière de la langue dans Shenzen, relevant les incongruités d’une dictature ultra-présente et violente dans Pyongyang, Delisle nous fait aussi part de sa vie de famille expatriée. En Birmanie et à Jérusalem, Delisle part en famille. Avec le petit Louis d’abord qui lui inspirera d’autres albums (Louis au ski, Louis à la plage…) puis ensuite avec aussi la petite soeur. Son regard change, les enfants représentent aussi une façon de faire un lien avec les populations sur place. Chroniques de Jérusalem marquera l’apogée de ses carnets de voyage, avec un dessin aussi bienveillant qu’abouti, un constat géo-politique ultra intéressant et un fil conducteur parfaitement maîtrisé.

ET VISUELLEMENT, ça donne quoi ?

Le trait est épuré, ses albums souvent en bichromie et ses dessins fourmillent de détails. Ses visages, bien que réalisés avec très peu de coups de crayon, transpirent d’expressions. Ceux de ses enfants sont irrésistibles, taquins et malicieux, le sien souvent interrogatif devant tant de changement et de découvertes… Les cases sont agencées de façon plutôt classique et très claires, et je reste une inconditionnelle de ses petits gimmicks, sorte de refrain qui viennent pointer de façon très drôle des faits de société.

Pyongyang, Guy Delisle
Pyongyang, Guy Delisle

VIE DE FAMILLE & AUTRES PROJETS

Et si, pour quelque raison que ce soit, vous êtes totalement hermétiques au carnet de voyage (chacun a ses propres turpitudes, ne nous étalons pas, je ne vous en voudrais pas…), vous pouvez vous plonger illico dans son nouvel album, 1er Tome du Guide du mauvais père. Que ceux qui ne se dérident pas en lisant ces planches me fassent signe. Mention spéciale pour la mauvaise blague de la tronçonneuse ou pour l’histoire des singes voleurs de bébés… Chaque page est irrésistible. Toujours aussi épuré, très efficace, faites attention, ça se lit très rapidement !!

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Enfin, pour ceux qui veulent approfondir le cas Delisle, vous pouvez de suite vous plonger dans son site très riche, pleins de croquis inédits, de retours en photos sur ses carnets de voyage et d’autres infos. Allez notamment déguster ses derniers « strips » d’Angoulême 2013, ligne de 3/4 cases souvent très drôles d’anecdotes sur le festival. Et pour ceux qui auront adoré Pyongyang, sachez que les droits ont été rachetés par Gore Verbinski (surtout connu pour les Pirates des Caraïbes) pour être adapté au cinéma…

Voilà, après tout ça, si vous n’aimez pas Guy Delisle, qu’est ce que vous voulez que je vous dise… je n’y comprends rien , je ne peux plus rien pour vous !!!

 

 

 

 

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2 réponses sur “Les cases de Guy Delisle”

  1. Adepte du carnet de voyage – écrit et imagé collé car je ne sais pas dessiner – je suis aussi fan de Guy Delisle, alors bravo pour cet article.

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