Petit bilan 2 ans et demi après la création du eshop Esperluette
C’est en lisant plusieurs de vos mails me demandant des détails sur la création du eshop Esperluette que je me suis dit qu’il serait bon de faire un bilan de ma petite entreprise 2 ans et demi après le top départ. Vous êtes nombreuses (oui, que des filles) à m’avoir fait part de votre envie de changer de vie, de rendre votre quotidien plus en adéquation avec vos valeurs, vouloir vivre d’une passion, ou consacrer plus de temps à votre famille.
J’écris cet article à un moment de ma vie où le eshop est un peu en perte de vitesse. Principalement parce qu’en mars 2016 je suis devenue maman & que cela a chamboulé mon petit univers. De grands yeux bleus, des bouclettes et une énergie dévorante qui ont sacrément déplacé mon centre d’attention ! D’autres problématiques comme l’obligation de quitter notre appartement sur Paris, la recherche sans fin d’un nouveau nid, danser sur un pied puis sur l’autre, une étape forcée chez mes parents et finalement l’emménagement en banlieue ont perturbé notre rythme de nouvelle petite famille. Enfin, je n’apprends pas aux parents (ni même aux autres d’ailleurs car personne n’est né de la dernière pluie) qu’il est quasi impossible de trouver un mode de garde comme ça en claquant des doigts. Et sans mode de garde, et bien…le boulot est carrément moins efficace voire inexistant. C’est donc un bilan nuancé que j’apporte aujourd’hui & un peu en demi teinte sur la survie du eshop. Mon petit coeur bat très fort mais bon j’ai encore envie d’y croire un peu.
Evidemment ce bilan et ces observations ne concernent que mon parcours mais je peux aborder quelques points qui je l’espère, vous donneront une vue globale. Je me suis basée sur les questions que l’on me pose par mail pour dresser cet état des lieux. Allez, c’est parti mon kiki !
Le lancement & la création du eshop de déco Esperluette
- J’ai un passé professionnel en tant que chargée des relations avec les publics dans un théâtre, diverses missions de communication & même un poste de chargée de programmation à Canal+ qui m’ont appris à gérer un plan de communication, être flexible, polyvalente & très adaptable à chaque situation. Des qualités nécessaires à la tenue d’un eshop.
- Je n’ai pas de commerçants dans ma famille ou mon entourage proche ni d’entrepreneurs. J’ai donc choisi & cela m’a grandement servi, de suivre une formation sur la création d’entreprise à la CCI de Paris.
- J’ai réalisé mon étude de marché toute seule comme une grande, certainement avec tout plein d’erreurs dedans et carrément incomplète mais une chose est sûre, cette étape est primordiale pour évaluer son projet…et souvent le revoir à la baisse pour mieux le réaliser.
- J’ai choisi le statut d’auto entrepreneur contre l’avis de la CCI (bouuuuh Laura), qu’il faut maintenant appeler micro entrepreneur je crois. Bref, toujours est il que c’est un statut facile à apprivoiser pour les ex-salariés archi frileux de la compta (=moi). Il comporte cependant pas mal d’inconvénients, notamment en couverture sociale (retraite et maternité par exemple) & puis il y a toujours ce sentiment de ne rentrer dans aucune case et d’être étiqueté « ne travaille pas vraiment » quand on est AE. Je pense notamment aux proprios quand on veut louer un appartement… Si je devais passer en société et choisir un statut, je pense que je me pencherais sur le cas de la SASU, très à la mode en ce moment, et pour cause, on y garde un statut d’assimilé salarié. Enfin pour conclure, c’est un « détail » mais je préfère le rappeler, quand on quitte le régime général et qu’on se lance en indépendant exclusivement, on n’a plus le droit au chômage si on échoue. Donc il faut bien réfléchir avant de se lancer !
- J’ai décidé de déléguer des points que je trouvais très importants à des personnes de confiance : la création du site par le webdesigner Thomas L’Huillier & ma soeur et graphiste Elsa Briault m’a épaulée dans l’identité visuelle d’Esperluette. Ce sont des piliers qu’il ne faut pas négliger je trouve.
- Enfin, un point très important pour se lancer : être accompagnée ! Il faut que votre entourage (famille, conjoint…) soit derrière vous. Au sein d’un couple, le projet doit être discuté et approuvé ensemble pour ne pas subir (ou faire subir) les conséquences plus tard.
La vie d’indépendant
- Un des principaux avantages à créer sa boîte est évidemment que l’on est maître à bord. Moi qui avait des fois un peu de mal avec le système salarié du pointage & de la productivité programmée, m’en voilà débarrassée. Je travaille aux heures où je suis le plus productive (enfin, ça c’était avant d’avoir un baby, maintenant c’est elle qui dicte tout hein). A moi les courses sans queue en pleine journée & les RDV chez le médecin quand personne ne peut ! Bon, ce n’est pas non plus être totalement libre. Bosser seul ne veut pas dire que nous ne sommes pas astreints à conjuguer avec le planning des salariés… Poste, fournisseurs etc… Et il faut savoir faire l’impasse sur le film du soir car il faut bosser. Aussi. C’est la vie ma bonne Ginette.
- Et par la force des choses, être libre implique aussi de savoir gérer son temps de travail. Et trouver cette fameuse frontière entre vie pro & vie perso, qui devient encore plus perméable quand on devient maman. Il faut aimer ça, ce n’est pas forcément évident.
- Je vous le disais plus haut, une des prérogatives pour se lancer est d’être accompagné(e). Pour ma part, je fais ce boulot pour en vivre mais je suis aussi lucide sur le fait que je ne gagne pas ma vie & que si j’ai pu me lancer dans cette aventure, c’est parce que le projet de création du eshop était concerté.
- Ce qui m’amène à la question que l’on pose inévitablement : est-ce que je me verse un salaire ? Pendant la 1ère année de création, non. Pour permettre à mon activité de se lancer et parce que je touchais du chômage au pro-rata de ce que je gagnais. Au bout d’un an, j’ai commencé à me verser un « salaire », plutôt riquiqui mais qui voulait dire beaucoup pour moi. Bien moins d’un SMIC. A la fin de cette année, cela fera 3 ans que j’exerce ce nouveau métier et je ne me paye pas plus (voire ne me verse rien quand le chiffre d’affaire est mauvais). Là aussi, c’est un point à prendre en compte, le changement de niveau de vie (au point de vue financier). Peut-être que votre petite affaire tournera parfaitement et je vous le souhaite d’ailleurs vraiment, mais mon témoignage peut aussi démontrer qu’à cause d’événements qui interviennent dans notre vie (voulus ou non), sans se casser totalement la figure, le projet peut aussi simplement vivoter, sans vous permettre de récupérer rapidement votre train de vie précédent. Encore une fois, tout est question de balance, et savoir apprécier les avantages très positifs que l’on gagne, malgré un salaire dérisoire.
- Enfin, je termine ce chapitre de « la vie quand on a un eshop » par la vie familiale. Comme je vous le disais, je suis devenue maman l’année dernière. Même si aujourd’hui c’est compliqué (euphémisme) car je n’ai pas de mode de garde & que je ne peux donc quasiment pas travailler, il faut aussi admettre que travailler pour soi a l’immense avantage de permettre de profiter de sa famille. Comprenons nous. PAS dans la phase de lancement/création du eshop qui demande des journées de travail à rallonge. Mais une fois le rythme de croisière trouvé, j’avoue être pleinement épanouie de cet emploi du temps malléable et ouvert aux incartades familiales/couplesques… Je considère que c’est un luxe dans notre société où tout passe trop vite et où les priorités ne sont pas forcément bien définies.
Le quotidien & rythme de travail
Evidemment, chaque journée est différente. On peut quand même essayer de classer un peu les tâches :
- Communication : Newsletters, réseaux sociaux, partenariats blogs, journalistes…
- Gestion du site : Bugs, fiches produits, commandes, promos, page de couverture…
- Administratif : Mails, gestion de la casse, retours clients (souvent positifs, ça me fait tellement plaisir de vous lire ou de voir vos photos sur les réseaux !), commandes auprès des fournisseurs, gestion des factures, ….un peu de compta évidemment !
- Renouvellement du stock & des consommables : Etre en veille permanente sur les réseaux, les blogs, magazines, salons…pour découvrir de nouveaux créateurs & pouvoir mettre en valeur leur travail.
- Création de contenu : Une des parties que je préfère, faire de la photo de produit. Et la tenue du blog aussi…
Cette liste n’est pas exhaustive et j’oublie certainement la moitié des tâches que j’effectue mais le gros y est. Sachant évidemment que j’ai parfois du mal à tenir chacune des missions que je me fixe et qu’il faut malgré tout penser à toujours se renouveler pour coller au mieux aux attentes du marché. J’ai déjà 1001 idées pour relancer Esperluette, il ne me manque que le temps !
En bref, la création d’un eshop a été pour moi une source inestimable d’enrichissement personnel. Monter mon projet de A à Z, développer et moduler mon temps de travail, voir devenir réalité de jolis rêves. Moi qui ai souffert de quitter mes collègues en tant que salariée, j’aime particulièrement les échanges avec mes clients, les créateurs. J’ai à coeur de développer encore plus de collaborations exclusives avec les petites marques. J’ai d’ailleurs à ce propos une petite nouvelle à vous annoncer bientôt ! Quel mystère…un joli projet qui sent bon la fleur d’oranger arrive bientôt sur Esperluette. Restez connectés & en attendant, vous pouvez aller découvrir les nouveautés sur le eshop par ici !
super article, ne lachez rien! votre e-shop est top!
Coucou Laura,
Super article et moi je te soutiens à 200 % ! D’ailleurs j’aimerai bien te rencontrer 🙂
J’adore ton e-shop et je trouve toujours mon bonheur <3
Je vais te consacrer un article SOON SOON avec mes favoris décoration de ton e-shop !
Bon dimanche ensoleillée et des bisous à ta petite loute <3
Camille
Ton article est super intéressant, merci d’avoir partagé tout cela avec nous ! On voit que la situation est un peu compliquée en ce moment mais ça reste tellement inspirant 🙂 Longue vie à Esperluette ! Bisous