Flight, Robert Zemeckis

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Denzel en chute libre…

Whip Whitaker est pilote d’avion. Et accro à l’alcool et la cocaïne.

Lors d’un vol, il fait face à la dégradation de son appareil et perd totalement le contrôle. Il réussit cependant à retourner l’appareil de façon spectaculaire et à le faire atterrir tant bien que mal, en limitant les pertes humaines. 

Il devient aussitôt un héros pour les médias mais les enquêtes internes mettent vite le doigt sur son ivresse probable lors de l’accident et Whip apparaît alors comme le responsable idéal de cette catastrophe…

 

Alors, par où commencer pour vous parler de ce film? 

* Par le scénario, plutôt bien ficelé, faisant le choix judicieux de traiter surtout des plus sombres méandres de l’alcoolisme. Et des responsabilités que cela implique dans la vie professionnelle lorsqu’on est pilote d’avion, mais aussi par extension dans la vie privée.

* Par le suspense, bien présent et crescendo pendant tout le film jusqu’au point culminant du procès jugeant les possibles responsables du crash aérien…

* Par le jeu des acteurs, Denzel Washington en premier, quasi introspectif et haletant, vraiment très bon (nominé aux oscars) et pour son pote Harling Mays (John Goodman), « toujours sur la liste », apportant un souffle agréable et déjanté au film.

A priori des ingrédients qui devraient donner un bon film, mais c’était sans compter ses nombreuses fautes de goûts. A commencer par une morale si chère à cette Amérique bien pensante, lourde et appuyée. La question du pardon, du rachat inonde le film de clichés jusque la fin, largement de trop, avec une conclusion larmoyante et pleine de sentiments pré-fabriqués (« oui j’ai fauté, oui pardonnez moi, oui j’ai compris, non je ne le referais pas… »). Insupportable. Certains raccourcis scénaristiques n’aident pas à fermer les yeux sur ces défauts. Même la jeune toxico héroïnomane dont s’éprend Whip (jouée par Kelly Reilly, pourtant plutôt à l’aise dans ce rôle) se remet en un rien de temps de son addiction. Son rôle, très peu écrit, n’arrive pas à nous toucher. Enfin, et là, j’avoue ne pas comprendre vraiment où veut en venir Zemeckis, c’est le lien fait à tout bout de champ avec Dieu, une religion pas totalement assumée mais tout le temps présente pendant le film. Rien à voir avec la question du pardon et du rachat car Whip s’en tient fermement (et il a raison) au fait que l’avion était détérioré avant même de décoller et vouer à se crasher. Il ne se sent donc nullement coupable dans la mort des quelques personnes présentes sur le vol. Hors sujet total aussi lorsque Whip retourne voir son pilote assistant à l’hôpital et que sa femme prie telle une fanatique, nous faisant aussi peur qu’à Whip, tout comme ces baptistains, présents lors du crash, et tels des membres d’une secte, habillés de blanc vont secourir les survivants…

Je reste perplexe quant à cet aspect développé par Robert Zemeckis. Je ne comprends définitivement pas où il a voulu en venir. Dommage. Il possédait un film fort et bien construit, il l’a ramolli par un tissu de morale lourde et mièvre, indigeste.

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