Saint Laurent, Bertrand Bonello

Un film aussi beau qu’interminable…

La vie de Yves Saint Laurent, de 1967 à 1976, dans ses années de création les plus intenses mais aussi les plus sombres.

Cette seconde version de la vie de Yves Saint Laurent, après le film de Jalil Lespert, avait pourtant tout pour plaire. Plus sombre, moins polissée, elle est même aujourd’hui sélectionnée pour représenter la France aux prochains Oscars ! J’ai pourtant eu un avis très nuancé sur ce film. Laissez moi vous dire pourquoi.

Des acteurs forts. Gaspard Ulliel sublime en Saint Laurent.

Tout d’abord, parmi ses traits de génie, avouons que Bertrand Bonello a choisi un parti pris tout à fait intelligent pour aborder cette fresque. Il a en effet eu l’audace d’aborder le personnage de Yves Saint Laurent comme n’importe quel autre personnage de fiction, oubliant en partie les rituels attendus du biopic, et filmant l’acteur Gaspard Ulliel tout autant que le créateur de mode. Et c’est là la grande force du film. Accorder une place très importante à l’interprétation, faisant des figures masculines de Louis Garrel et Jérémie Renier des éléments moteurs de ce film, autour du magnétique Gaspard Ulliel, véritable pépite de ce film. Des personnages qui font de Saint Laurent cette personne si complexe, tout en lumière(s) autant qu’en dépression. [J’ai vu ce film en tant que jurée du Grand Prix Cinéma Elle en juillet dernier. Depuis, les résultats sont tombés : si le survolté Whiplash remporte les honneurs, Gaspard Ulliel s’est vu, lui, décerner par la rédaction de Elle une récompense pour son talent indéniable sur ce film de Bonello]

Un scénario à rallonge sans fin.

Intéressant aussi de commencer son film au moment où Yves Saint Laurent était déjà couronné de gloire, ce moment où tout s’est joué, les codes esthétiques, la création de ses grandes inventions comme sa déchéance personnelle. Une période riche donc. Mais voilà, si le choix de se concentrer sur cette courte période de dix ans, de 1967 à 1976, était une idée intelligente, il aurait fallu s’y tenir ! Car à vouloir faire des aller-retours sans fin entre la fin de vie de l’artiste et les moments cruciaux où YSL amorce ses déviances vers la drogue et autres addictions, on ne voit plus la fin du film ! Et malheureusement, malgré de belles scènes (notamment entre Louis Garrel et Gaspard Ulliel), le film n’arrive jamais à entrer dans le vif du sujet. Et si le film tisse une esthétique très haute couture, il comporte néanmoins de trop grandes faiblesses. Il survole, touche du doigt et l’on est peiné de constater qu’on regarde une fois de plus sa montre… Dommage.

Saint Laurent, de Bertrand Bonello, en salles le 24 septembre

Egalement de sortie cinéma le même jour, le film épatant de Jeanne Herry Elle l’Adore, avec Sandrine Kiberlain et Laurent Laffitte. Découvrez l’avis d’Esperluette ici !

Enfin, sachez que Bertrand Bonello est d’abord un artiste touche à tout. Le centre Pompidou lui consacre d’ailleurs en ce moment tout un espace où le réalisateur a pu s’exprimer sur le lien entre musique & cinéma (« Résonances » Gratuit & Jusqu’au 26 octobre 2014 au Centre Pompidou)

Saint Laurent, Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel. Critique cinéma par le blog Esperluette (Grand Prix Ciné Elle 2014)
© 2014 MANDARIN CINEMA – EUROPACORP – ORANGE STUDIO – ARTE FRANCE CINEMA – SCOPE PICTURES / CAROLE BETHUEL
Saint Laurent, Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel. Critique cinéma par le blog Esperluette (Grand Prix Ciné Elle 2014)
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© 2014 MANDARIN CINEMA – EUROPACORP – ORANGE STUDIO – ARTE FRANCE CINEMA – SCOPE PICTURES / CAROLE BETHUEL
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Saint Laurent, Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel. Critique cinéma par le blog Esperluette (Grand Prix Ciné Elle 2014)
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© 2014 MANDARIN CINEMA – EUROPACORP – ORANGE STUDIO – ARTE FRANCE CINEMA – SCOPE PICTURES / CAROLE BETHUEL
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2 réponses sur “Saint Laurent, Bertrand Bonello”

  1. j’ai vu le film il y a quelques jours. Je l’ai trouvé de forme assez classique malgrè les slip screen ; coquille vide; non, je ne dirai pas ça car Gaspard Ulliel est parfait dans les habits de YSL!

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