{Semaine Xavier Dolan} J’ai tué ma mère

Comme un brouillon de Mommy

Hop, j’ai installé le tapis rouge, découpé le ruban d’inauguration, et je déclare ouverte (avec un soupçon d’émotion) cette semaine consacrée à Xavier Dolan ! Vous avez en effet tous compris que j’avais été totalement subjuguée par Mommy, qui sortira en salles ce mercredi 8 octobre. Mon petit conseil, allez le voir au cinéma. Oubliez la procrastination, stop aux incertitudes, ce film mérite amplement que vous le voyez sur grand écran, pour que toute la magie éclate. Et vous gagne en émotion. Parenthèse refermée, j’ai décidé, parce que j’ai adoré ce film, de faire une semaine Xavier Dolan sur le blog ! 4 films en 4 mots, osons le concept !

Démarrons donc avec son premier film en tant que réalisateur, J’ai tué ma mère, sorti en 2009.

LA mère

Dans J’ai tué ma mère, Xavier Dolan incarne Hubert, un adolescent de 16 ans un peu rebelle. Hubert est écartelé par les sentiments qu’il éprouve pour sa mère. Empli d’un amour profond autant que de haine pour cette femme, il ne cesse d’être en confrontation avec elle. Rage, passion & aversion. Ils se provoquent autant qu’ils se rapprochent. Il ne peut plus souffrir ses bruits de mastication au repas, la couleur de ses vêtements ni la culpabilisation qu’elle lui inflige. Petit à petit, Hubert s’éloigne et se marginalise… tandis que Xavier Dolan met les pièces du puzzle les unes avec les autres pour créer LE personnage de cette mère fascinante, mi déesse attractive, mi monstre vénéneux. Dans ce rôle, Anne Dorval jette les premiers traits d’une mère qu’elle incarnera en fil rouge dans l’oeuvre de Dolan. A la perfection. (Oui, je n’ai pas peur du mot)

Narcissisme

Chaque plan transpire Dolan. Tiré d’une nouvelle qu’il avait écrite (encore) plus jeune, J’ai tué ma mère est directement inspiré de son propre vécu. Le rendu, volontairement très réaliste, est imprégné de petits détails du quotidien. Quant aux plans en noir & blanc, lorsque Hubert se filme pour parler de sa mère, ce sont comme de petites confessions du réalisateur Dolan. Plus qu’un autoportrait, c’est l’art subtil d’user du narcissisme à bon escient, pour en faire une oeuvre terriblement personnelle…

Brouillon

« A l’époque de J’ai tué ma mère, j’avais voulu, je pense, punir ma mère. Seulement cinq ans ont passé depuis, mais je crois bien qu’aujourd’hui, à travers Mommy, j’essaie maintenant de la venger. Allez comprendre. » (Xavier Dolan dans le dossier de presse de Mommy) Et en effet, dans J’ai tué ma mère, tout rappelle Mommy. L’histoire, d’abord duo puis trio (avec Suzanne Clément déjà si subtile!), les obsessions esthétiques, la musique comme un personnage & la hargne du propos tantôt violente puis douce et poétique. Si le scénario de J’ai tué ma mère est bien sûr moins abouti, il y a par contre déjà tout plein d’idées jetées, parfois un peu en désordre et certes pas toujours maîtrisées, mais des idées fougueuses qui se maîtriseront au fil de la filmographie de Xavier Dolan.

Talent

Voilà, je terminerais par le mot talent parce que ce tout premier film de Xavier Dolan contient déjà tous les schémas qu’il aimera développer par la suite. Et qu’il affirme déjà, sans en avoir peur, tous les éléments qui font son cinéma. Une sorte de férocité qui ne peut que marquer le spectateur de façon indélébile.

A demain pour 4 mots à propos des Amours imaginaires de Xavier Dolan ! 

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