Birdman, A. G. Iñárritu

Birdman, le film oscarisé de Alejandro González Iñárritu.

Oui, vous ne rêvez pas, c’est bien un article cinéma sur Esperluette ! Depuis tout ce temps, j’ai bien travaillé & j’en ai oublié de sortir. J’ai toujours autant de travail (merci merci, continuez!) mais là, j’ai décidé de m’échapper un peu. Je suis allée voir Birdman, récemment oscarisé meilleur film, meilleur scénario, meilleure photo et meilleur réalisateur pour Alejandro González Iñárritu. Et j’ai vraiment aimé…

Question de célébrité

Il fut un temps où Riggan Thomson fut un super-héros. Un super-héros avec des ailes et un bec d’oiseau, il se faisait appeler Birdman. Et il était immensément connu. Aujourd’hui, de cette gloire et cette célébrité, il ne reste pas grand chose. Riggan Thomson essaie de monter une pièce à Broadway et à quelques jours de la première, il doit affronter ses démons, ses acteurs, et de sacrés aléas…

Birdman, c’est donc un film sur la question de l’artiste, de l’acteur, et de sa place dans le paysage des gens connus, son rapport à la célébrité & sa légitimité en tant qu’artiste, ou pas. Il est difficile de ne pas s’amuser du parallèle que fait Iñárritu entre son personnage principal & l’acteur qui l’incarne, Michael Keaton. Entre Riggan Thomson, cet acteur qui a connu ses années de gloire en jouant un super-héros aux traits d’oiseau (Birdman), aujourd’hui sur le retour dans le rôle de comédien et metteur en scène d’une pièce de théâtre, et l’ex batman Michael Keaton… L’approche est subtile et totalement intériorisée. Fascinant.

Cousinade avec Whiplash

Depuis Whiplash, le moindre coup de caisse claire me donne les poils. Alors forcément, quand le film envoie son premier coup de batterie percutante, le tempo est lancé. Et c’est une spirale qui commence, avec une bande originale frénétique qui appuie encore plus le plan séquence de la caméra. Et si Whiplash questionnait la naissance des artistes & du génie, Birdman s’interroge sur l’autodestruction de ces mêmes artistes. Comment la déchéance grignote petit à petit le succès pour laisser s’effriter une célébrité trop vite oubliée. Et comment l’égo prend le dessus, empêchant alors de percevoir la réalité. Une spirale infernale…

Spirale & plan séquence

Bon, impossible de passer à côté, le film est filmé en un seul (faux) plan séquence. Un tour de magie. Qui pourrait être pesant mais qui joue plutôt selon moi un très grand rôle dans l’histoire. Il appuie furieusement sur la folie sous-jacente contenue dans le film, et c’est ce que j’ai préféré :

♦ J’ai aimé qu’Iñárritu ne prenne pas de gants pour nous faire tomber dans son histoire. Ouvrir son film avec un mec qui lévite & faire tomber un projo sur un autre dans la minute qui suit… avouez que c’est fou. Une tentative de meurtre qui passe tout de suite à la trappe… Et c’est sans vergogne que la caméra nous perd dans les méandres du théâtre de Broadway. On entre par une porte, on en sort par une autre et le temps s’est fait la malle. On s’accroche, et peu à peu on prend nos aises. Pendant que tout le reste penche dangereusement vers la folie & l’absurdité.

♦ J’ai aimé ne jamais oublier le plan séquence, surveillant comment Iñárritu allait s’y prendre pour avancer & jouer avec les espaces, avec le temps. Jusqu’à me dire que ce fameux plan séquence devenait un sérieux stratagème pour faire vivre le côté monstrueux qui emplit le personnage principal joué par Michael Keaton. Car petit à petit, le plan séquence crée un effet de refermement sur les personnages, sur l’espace.

♦ J’ai aimé le jeu des acteurs, l’introspection de Keaton, la folie disproportionnée de Norton. Le slip de Norton. L’absence de slip de Norton. Oui bon. L’indécision de Naomi Watts. Les yeux d’Emma Stone. Julien Lepers. Ah, il n’y a pas Julien Lepers ?

♦ Enfin, car il faut le souligner, j’ai aimé l’humour qui malgré tout s’immisce dans chaque recoin de cette descente aux enfers pour Michael Keaton. La scène du slip. Evidemment.

L’avez vous vu ?

Birdman, de Alejandro González Iñárritu avec Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton, Naomi Watts, Emma Stone…

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Birdman

Comment a été tournée la scène du slip ?

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2 réponses sur “Birdman, A. G. Iñárritu”

  1. moi non plus,… j’ai vu la Bande annonce et vraiment, ça ne me dit rien du tout ! Je me dis que s’il a reçu tant d’oscar c’est que ça doit être pas mal mais je ne suis pas convaincue pour autant !

  2. Ce film ne me dit pas du tout, même si l’idée du plan séquence m’intéresse et que tes allusions à Whiplash m’intriguent… Bien joué, mais je pense que je verrai quand même d’autres films en priorité 😉 Grosses bises et bon week-end!

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