Insaisissables, pourquoi je n’ai pas aimé.

Tour de magie raté

Quatre magiciens & illusionnistes se retrouvent convoqués par une carte mystérieuse pour accomplir des tours de magie spectaculaires. Alors qu’ils ont déjà accompli leur premier numéro en braquant à distance une banque en France, deux policiers, du FBI et d’Interpol, se lancent à leurs trousses. Les quatre cavaliers seront-ils Insaisissables ?

D’emblée pas forcément friande de ce genre de films, je m’étais laissée tenter en pensant trouver avec Insaisissables un cousin éloigné de Ocean’s Eleven, version magiciens, mais voilà, n’est pas Soderbergh qui veut. J’avoue avoir été franchement déçue. J’ai beau essayer de sauver quelque chose de ce film, je ne trouve désespérément rien. Décorticage d’un navet avéré en 10 points.

  1. Promettre un nouvel Ocean’s Eleven dans la bande-annonce. La pire trahison. Se voir présager un bon film policier avec action, magie et braquage au programme pour au final, découvrir une histoire raplapla et pire encore, avec une intensité dans l’action décroissante tout au long du film.
  2. Le soufflé qui retombe, encore et toujours. Au synopsis donc, trois tours de magie, censés aller crescendo dans le spectaculaire et l’imagination. Les quatre cavaliers sont supposés nous en mettre plein la vue, manipulant les gens comme un jeu de cartes géant. Mais hélas, mis à part le premier tour de magie plutôt bien mis en scène et détaillé, le reste des tours sera flou et opaque, voire seulement effleuré faute d’écriture.
  3. Un scénario sous travaillé. Car encore une fois, si, sur le papier, l’histoire est alléchante, dans les faits, elle manque cruellement de piquant. Une intrigue aussi trouée que l’emmental dans mon frigo, des scènes d’action invraisemblables, des courses poursuites irréelles (mais comment Mélanie Laurent trouve-t-elle le moyen de s’arrêter pour prendre son collègue, taper la discut’ avec lui au beau milieu d’une course poursuite, sans être distancée d’un micro centimètre ? Mes respects !), bref, il s’avère que le réalisateur préfère largement l’artifice à l’écriture pour mettre de la poudre au yeux. Pour ma part, j’en sors déçue, je n’aime pas trop qu’on me prenne pour le dindon de la farce, ou le lapin dans le chapeau ! D’autant plus que même lorsqu’on daigne enfin nous donner le pourquoi du comment des numéros de magie, on l’a déjà deviné. Les magiciens ne sont-ils pourtant pas censés avoir une longueur d’avance sur nous ?
  4. Des robins des bois modernes…ou pas. Les personnages des magiciens sont plutôt intéressants, mais ils sont totalement sous exploités. Comme si ils avaient commencé à être écrits mais que finalement, la pause déjeuner avait interrompu les scénaristes dans leur travail, les laissant oubliés à jamais… Ce qui me mène à mon point n°5 :
  5. Un point de vue raté. Là encore, je me sens dupée. Moi qui pensais être du côté des quatre cavaliers de la magie, vivre à leurs côtés l’excitation et l’exécution d’un braquage hors norme, et bien je me retrouve seulement reléguée au rang des imbéciles de policiers qui ne comprennent rien à ce qui se passe. Profitez bien de la (trop) petite intro du film, vous y ferez la connaissance des quatre magiciens et illusionnistes qui formeront les fameux cavaliers. Mais ne vous attachez surtout pas à eux, vous ne les reverrez quasiment pas ! Ou seulement lorsque vous achèterez votre billet pour leur show, tout comme les petits policiers qui les pourchassent avec leurs minuscules petites idées. -Attention, mini spoiler dans le point n°6, si tant est qu’on puisse « spoiler » tellement c’est prévisible…-
  6. Mais qui a eu l’idée de ce duo si peu crédible Mélanie Laurent//Mark Ruffalo ? Alors, d’un côté, il y a un imbécile américain qui aime montrer qu’il maîtrise l’enquête, et surtout, qu’il ne croit en aucun cas à la magie. De l’autre côté, il y a cette charmante petite policière française, qui elle, comprend tout. Et elle, vous l’aurez deviné, et bien, elle croit dur comme fer à la magie. Elle « en a même besoin pour avancer », tout un programme… Bon, comme dans tout bon navet, les deux personnages ne peuvent pas s’encadrer au début du film et à la fin, ils s’embrassent. Et là, mes nerfs sont déjà largement en train de me lâcher… Mais quand au final, on nous a seriné tout au long du film que la jolie française aimait tant la magie et que par conséquent, il valait mieux s’en méfier, du coup, vous soupçonnez plutôt son imbécile d’acolyte. Et vous avez raison. -Fin du pseudo spoiler-
  7. Est ce possible de faire encre plus cliché ? Vous ai-je dit que la jolie française portait une marinière ? Manquerait plus qu’elle se pointe en bicyclette la baguette sous le bras…
  8. Mais où est la magie ? On ne m’avait pas parlé de magiciens ? Mais où sont-ils ?
  9. Le choix de faire de la magie numérique. Sur ce point, peut-être est ce moi qui suit peu encline à entrer dans ce genre de spectacle mais je me permet quand même de taper du poing à cause du trop gros usage d’effets spéciaux ! Je trouve intéressant de se servir du prétexte scénaristique de la magie pour parler des « trucs » du cinéma, des illusions intrinsèques au 7è art. En d’autres termes, se servir des moyens possibles grâce aux effets spéciaux pour parler de magie. Ca, c’est bien. Utiliser les effets spéciaux pour palier à un manque de recherche sur les tours de magie classiques, ça, c’est moins bien.
  10. Une fin en queue de boudin, comme on dit chez moi. En eau de boudin, en queue de poisson, comme vous voudrez, de toute façon, il n’y a pas de fin, si ce n’est terriblement prévisible. Vous aurez été prévenus.

En bref, passées les premières minutes du film plutôt alléchantes, bien construites & sitôt le titre du film apparu, attendez vous à un ennui mortel. Bonne séance !

Le site officiel du film

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4 réponses sur “Insaisissables, pourquoi je n’ai pas aimé.”

  1. Je dirai que vos critiques n’émanent que de vos opinions. Mais la magie reste l’introuvable. Or, ils vous étaient absolument impossible de deviner le moindre de leurs tours.
    En Contrepartie, vos romans de critiques indiquent une seule chose qui vous fait défaut : Vous vous êtes fait berner par les 4 Cavaliers. Et la magie vous a eu.

    Ce film est extra pour se détendre et s’amuser. Laissez les vieilles personnes incompétentes de coté! Profitez! Aimez!

  2. Effectivement la bande annonce est la seule illusion du film ! Nous faire croire que l’on va voir des magiciens « gentlemen » cambrioleurs reprendre l’héritage de Danny Ocean, pour finalement se retrouver avec 2 flics lourdeaux, clichés et inintéressants : BELLE ILLUSION !!!
    Si on peut retirer une chose du film, c’est son intro. On découvre 4 personnages plutôt intéressants sur le papier (on a envie d’en découvrir un peu plus sur eux…), chacun mis en scène d’une manière plutôt intelligente et assez bien rythmé. Le problème c’est que ça dure 2 minutes ! Après le film commence et c’est le début de l’échec. Mais où sont passés les scénaristes, le réalisateur et surtout NOS magiciens ?
    Le film va s’épuiser de lui même, allant jusqu’à nous dévoiler l’astuce des tours avant que les 4 cavaliers ne les exécutent. PATHETIQUE !
    Alors si la bande annonce vous a plu, allez plutôt louer Ocean’s Eleven que d’aller au cinéma. Steven Soderbergh a mis plus de magie dans son film que Louis Leterrier.

  3. Excellente analyse!
    Vu le film samedi soir. J’ai moi-même été « illusionné « par la bande annonce avant de le voir…

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