Revenons à nos moutons…
Retour en enfance, 20 ans plus tôt, en 1995 lorsque le héros de Shaun le mouton apparaissait pour la première fois dans Wallace & Gromit : Rasé de près ! La mignonne petite boule de laine aidait alors le chien Gromit accusé à tort d’être au coeur d’un trafic de moutons.
« C’est étonnant de voir à quel point dans RASÉ DE PRÈS c’était une victime innocente, adorable et toute mignonne, avec sa coupe en brosse, ses grands yeux et son visage tout rond. Chez Aardman, tout le monde l’aimait.» Nick Park
Enfance à la sauce Aardman
Si l’on remet les choses à leur place en sachant que les cochons d’Inde de ma soeur et de moi même s’appelaient respectivement Wallace & Gromit -enfin feu Gromit qui a eu une merveilleuse vie de 1 jour en tout et pour tout-, je vous laisse imaginer quelle place -centrale- les loustics des studios Aardman ont occupée chez moi. Un peu à la manière de Pingu le pingouin qui m’a bercée bien des années -mut muuut-. Et là vous comprenez maintenant que je voue une admiration sans borne au modelage & à la stop motion, ce procédé d’animation image par image. A tel point que je me demande toujours aujourd’hui si je n’ai pas fait 10 ans de poterie et des études de cinéma juste parce que je rêvais de modeler moi aussi les aventures de Wallace & Gromit… -#grande rêveuse-
Shaun le mouton, c’est donc un concentré de bons souvenirs pour moi. Pas très objective j’en conviens, j’ai été sous le charme de cette nouvelle aventure grand format des studios britanniques Aardman. Pour la petite histoire, Shaun, qui a grandit sous le regard -myope- & aimant de son fermier, décide de prendre un jour de congé. Pour cela, il échafaude un plan et berne avec ses autres potes les moutons le fidèle chien Bitzer en endormant le fermier -1 mouton, 2 moutons, 3 moutons… j’arrête ! Restez avec moi!-. Hélas, le plan tourne à la dérive & suite à de malheureuses -savoureuses- péripéties, Shaun, Bitzer et les moutons vont devoir partir à « La Grande Ville » rechercher le fermier perdu devenu amnésique…
Petit Shaun est devenu grand
Le grand défi pour les réalisateurs Mark Burton et Richard Starzak était d’adapter au long format un concept déjà existant sous forme de série télé. Car oui, depuis 2007, Shaun le mouton était déjà le héros du petit écran grâce à de courts épisodes de 7 minutes (diffusés à la BBC puis à travers le monde entier). La recette pour réussir le virage sur grand écran fut la même que pour les autres films des studios Aardman : concevoir Shaun le mouton comme un film pour les adultes que les enfants peuvent aller voir. Et non l’inverse.
Du coup, c’est tout l’humour burlesque des films muets de Buster Keaton qui est invoqué. Ses mimiques pince sans rire. L’absurde de Mr Bean, l’universalité du rire de situation. Il n’y a en effet aucun dialogue dans Shaun le mouton. Sans paroles donc…et sans sourcils ! Un vrai tour de force réalisé par les animateurs & modeleurs en matière d’expressivité des personnages, non ?
« Cela faisait environ six mois qu’on travaillait sur le projet lorsqu’on a découvert THE ARTIST, qui est formidable. On n’arrêtait pas d’en parler.» Paul Kewley, producteur
Des références assumées (Le silence des agneaux, Banksy, Breaking Bad…) rythment le scénario plutôt bien ficelé. Le rythme est soutenu et s’enchaîne sans encombres. Shaun est espiègle, Bitzer le chien bonne pâte. Et les nouveaux venus par rapport à la série, comme la petite chienne à la tronche destroy -une lointaine cousine de Frankenweenie- ou le troupeau de moutons dont le petit Timmy qui se déguisera en sac à dos pour échapper au chasseur d’animaux… sont tous à croquer.
Les coulisses du film…
- Un film en stop motion demande énormément de travail & d’énergie ! Les équipes d’animateurs réalisaient environ 2 secondes de film par jour !
- 21 marionnettes de Shaun ont été fabriquées. La confection d’une marionnette prend une dizaine de jours. Je vous laisse calculer…
- Une marionnette de Shaun mesure 17 cm de haut et pèse 100 grammes !
- Il a fallu créer 354 marionnettes pour le film !
- Il a fallu plus de 80 m de molleton pour réaliser la toison des moutons & de la colle blanche pour solidifier leur laine pour la manipulation !
- Euuuh, il a fallu 79 237 story-boards préparatoires pour réaliser le film !!!
Bon, moi je vous laisse, il faut absolument que je trouve le temps de courir voir l’expo Aardman, L’art qui prend forme au Musée des Arts Ludiques ! A bêêêêêntôt ! 😉
Une interview de Mark Burton et Richard Starzak
Je l’ai adoré, il m’a donné le sourire ce film, je ne regrette vraiment pas de l’avoir préféré à des films plus » adultes ». Le travail paie, c’est une réussite !
Vraiment d’accord avec toi !!
Je n’ai pas encore eu le temps d’aller le voir mais j’ai hâte, moi aussi j’adore les petits personnages en pâte à modeler. Quel boulot incroyable de tourner un film comme ça!
PS: moi aussi j’ai eu un cochon d’inde, deux même, car le premier s’est échappé (comme Shaun) lors d’une excursion dans le jardin.
Ahahah sacrés cochons d’Inde !!!
Je suis allée le voir au ciné, j’ai trouvé ça super 🙂 Le travail d’animation est dingue et puis c’est drôle et bourré de références… Chapeau bas !
Oh ouiiii le travail est colossal, je suis tellement en admiration !