La riche expo Hokusaï au Grand Palais

L’artiste aux mille et uns noms.

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de l’expo Hokusaï du Grand Palais, consacrée à ce grand artiste japonais. Mais avant, je tenais à vous remercier pour l’engouement et les encouragements que vous m’avez donnés suite à mon dernier article, sur la création de mon e-shop esperluette. C’est avec plein de chaleur dans mon coeur et excitée comme une puce que je vous dis sincèrement : merci !

J’en profite également pour vous rappeler de jouer au concours Bande de Filles, pour gagner des places et aller voir ce film percutant !

Revenons à nos moutons. Savez-vous que l’artiste japonais Hokusaï (1760-1849) a changé une multitude de fois son nom pendant sa vie ? La scénographie de l’exposition en a choisi 6 pour rythmer la visite et l’oeuvre du maître de l’estampe.. Chacun de ces noms symbolisant une période de sa vie, motivée par un courant artistique et ses influences propres. Immensément connu pour sa série des Trente-six vues du Mont Fuji, vous reconnaîtrez sans peine son oeuvre majeure, la Grande Vague, un tableau d’une beauté et d’un lyrisme fous.

Exposition Hokusaï au Grand Palais
Katsushika Hokusai « Dans le creux d’une vague au large de Kanagawa », Série : Trente-six vues du mont Fuji, Signature : Hokusai aratame Iitsu hitsu, © Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles

Une oeuvre prolifique

Première remarque et non des moindres, sachez qu’il vaut mieux être en forme pour voir cette exposition ! Hokusaï a en effet été un peintre très prolifique, un « Fou de dessin » (gakyôjin) comme il s’appelle lui-même. Sa très longue carrière a été si dense que ce ne sont pas moins de 500 oeuvres qui sont exposées au Grand Palais. Parmi elles, certaines ne voyageront plus d’ici quelques temps, lorsqu’elles siègeront dans le futur musée Hokusaï qui devrait ouvrir à Tokyo d’ici 2016. Donc, profitez-en, ces oeuvres sont à Paris en ce moment !

La visite se fait de façon chronologique, déroulant les étapes de la vie (et de création) du génie Hokusaï, à travers les différents noms qu’il endossa :

  • Shunrô (1778-1794 :« Splendeur du Printemps »),
  • Sôri (1794-1805: nom pris à la mort de l’un de ses maîtres, Tawaraya Sôri),
  • Hokusaï (1805-1810 : « Atelier du Nord » en référence à la divinité bouddhique Myôken, incarnation de l’étoile du Nord),
  • Taitô (1810-1819 : référence à l’astre de la Petite Ourse),
  • Litsu (1820-1834 : « Âgé à nouveau d’un an »),
  • Gakyo Rojin Manji (1834-1849 : comprenez le « Vieil Homme Fou de Peinture).

Chaque partie fait la part belle à une multitude d’estampes :

  • Les portraits de femmes, d’acteurs, de guerriers…
  • Les egoyomi : les calendriers illustrés
  • Les surimono : les gravures sur une seule feuille destinées à un usage privé
  • Les kyoka : les « poèmes fous », un genre poétique humoristique
  • Les gokan : les livres illustrés aux récits populaires
  • Les yomihon : les livres de lecture aux intrigues fantastiques et pleines de rebondissements
  • Les etehon : les manuels de peinture destinés aux élèves de Hokusaï

Un conseil, n’oubliez pas de prendre le plan de l’exposition à l’entrée. Il contient un glossaire précieux pour la compréhension de l’exposition. Les estampes, souvent de petit format, demandent une attention accrue et prévoyez donc 2 heures pour parcourir l’ensemble des oeuvres. La foule qui accompagne le succès de l’exposition augmente cette impression de surenchère. Armez vous de patience, vous en aurez besoin !

Le maître du détail, du trait et des couleurs

Si vous arrivez à passer outre la densité des oeuvres et des visiteurs, si vous picorez habilement ici et là dans cette exposition, alors s’ouvrira à vos yeux toute le génie de Hokusaï. Les centaines de carnets dessinés au trait fin à l’encre de chine, les histoires humoristiques, celles épiques et les sublimes kakemonos (rouleau peint suspendu). J’ai aimé le raffinement des scènes dessinées, la profusion de détails, l’immensité et la démesure du travail de Hokusaï. La dernière salle se consacre à la période Litsu, la plus célèbre et celle qui l’a notamment fait connaître au monde occidental, et en France. Ses célèbres séries dédiées à la nature relatent les changements du temps sur une montagne, un volcan, la mer… Ses estampes sont plus libérées, plus modernes et définitivement en avance sur son époque. Parmi elles, la précieuse Grande Vague attirent tous les regards et semblent engloutir tous les visiteurs. Pas étonnant tant elle est triomphale et éclatante !

Dernier bémol dans la scénographie, qui réside dans le fait de commencer par l’influence de Hokusaï sur les artistes français. Pourquoi ne pas mettre plutôt cette salle en dernier ? Comme une conclusion à toute l’oeuvre qui nous a été dévoilée, afin de mieux comprendre pourquoi le maître s’est distingué et fait connaître à travers le monde et tout particulièrement en France. Une petite erreur de chronologie me semble-t-il mais qui ne gâche pas le plaisir de cette exposition (presque trop) riche !

  • Hokusaï, Grand Palais à Paris / du 1er octobre 2014 – 18 janvier 2015 (relâche entre le 21 et le 30 novembre 2014) 
  • Ouverture : dimanche de 9h à 20h, lundi de 10h à 20h. Nocturne : mercredi, jeudi, vendredi de 10h à 22h, et samedi de 9h à 22h / Fermé le mardi / Pendant les vacances de la Toussaint et Noël : tous les jours de 9h à 22h sauf le mardi
  • Tarifs : 13 €, 9 € TR (16-25 ans, demandeurs d’emploi, famille nombreuse). Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.
  • Accès : métro ligne 1 et 13 « Champs-Ely- sées-Clemenceau » ou ligne 9 « Franklin D.Roosevelt
  • Plus d’infos sur le site du Grand Palais

 

Exposition Hokusaï au Grand Palais
Katsushika Hokusai , « Vent du sud, ciel clair [le Fuji rouge] », Série : Trente-six vues du mont Fuji, © The British Museum, Londres, dist. Rmn-Grand palais / The Trus-
tees of the British Museum
Exposition Hokusaï au Grand Palais
Katsushika Hokusai, « Vendeur de boissons fraîches », © Katsushika Hokusai Museum of Art
Exposition Hokusaï au Grand Palais
Katsushika Hokusai (1760 -1849)
Cent vues du mont Fuji
Fugaku Hyakkei
Premier volume : ère Tempō, an V, 3e mois (1834)
Deuxième volume : ère Tempō, an VI, 3e mois (1835)
Troisième volume : année de publication inconnue
Carnets ehon, format hanshibon
3 volumes
Signature : premier volume : Nanajūgo rei saki no
Hokusai Iitsu aratame Gakyō Rōjin Manji hitsu
Sceau en forme de mont Fuji
Deuxième volume : Nanajūroku rei saki no
Hokusai Iitsu aratame Gakyō Rōjin Manji hitsu.
Sceau en forme de mont Fuji
Troisième volume : non signé
Éditeur : premier et deuxième volume : Nishimura-ya Yūzō
Troisième volume : Eiraku-ya Tōshirō
Tsuwano, Katsushika Hokusai Museum of Art
© Katsushika Hokusai Museum of Art

Exposition Hokusaï au Grand Palais

 

 

 

 Source : BNF

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